La filière logistique connaît depuis son émergence des évolutions importantes : de la simple prestation de transport physique et de distribution des produits dans les années 1970-80, elle a évolué vers un pilotage des flux globaux de l’entreprise (années 1980) puis à une optimisation de l’ensemble de la chaîne logistique (notion de « supply chain management »).
Les mutations socio-économiques se déclinent en contraintes logistiques

Pour les acteurs de la filière, ces changements présentent à la fois une menace (complexification, concurrence) et une opportunité (ouverture de nouveaux champs d’activités, expertise valorisée).Toutes ces évolutions s’appuient sur la révolution numérique. Elles nécessitent de collecter des données très précises, que ce soit en ma ère de pratiques de consommation, de suivi des biens et produits (inventaires, transports aller ou retour, voire même durant la détention par le client) ou des personnes (traçage du livreur).
L'émergence de nouvelles manières de produire et de consommer fait évoluer la logistique

Ces nouvelles manières d’être et de faire ne manqueront pas d’avoir un impact sur les schémas logistiques, qui viennent toujours en support des échanges.

Économie circulaire
Dans une économie circulaire, les flux de transport de matières premières et de produits finis sur de longues distances pourraient être amenés à diminuer au profit d’une logistique de proximité, plus fine et à plus haute fréquence (d’où, d’un point de vue global, un risque de déséconomie d’échelle à compenser tout au long de la chaine). Une économie circulaire peut aussi conduire à un rééquilibrage des flux logistiques des villes, qui seraient non plus seulement bassins de consommation mais aussi sources de matières secondaires.
Économie de la fonctionnalité : une logistique urbaine plus intense et revalorisée
L’économie de la fonctionnalité se définit comme la vente d’un service plutôt que celle d’un objet physique : l’usage prime sur la propriété. Pour généraliser ce modèle, le développement d’une logistique performante et hyper-réactive est indispensable. La mise à disposition d’un objet, ses retours à la base pour réparation et son retour définitif après utilisation font partie intégrante du service. Cela implique pour l’entreprise une visibilité précise sur les stocks en entrepôt, en magasins, mais également sur le bien qui est « stocké » chez l’utilisateur avant sa réintégration dans les boucles de l’économie. L’économie de la fonctionnalité inclut aussi la vente ou mise à disposition d’objets entre particuliers ; point qui nécessite une logistique adaptée.


L'économie collaborative
Sur le modèle d’Uber ou Airbnb mais aussi de Deliveroo, l’économie dite collaborative met en contact des particuliers proposant/demandant certains biens ou services. Ces initiatives sont facilitées par la diffusion massive des technologies de l’information et de la communication (TIC) et de leurs outils. La consommation collaborative induit des nouveaux flux de particuliers à particulier(C2C). En dehors d’acteurs majeurs gérant en interne les flux (Amazon), la logistique C2C reste perfectible, notamment dans le cas des dynamiques de troc, voire de dons, en développement.

Crowd-logistics / livraisons instantanées
Le recours à la foule (crowd) représente à la fois une menace pour l’industrie logistique(concurrence déloyale) mais également une source d’opportunités (potentialité d’externalisation d’une partie des activités afin d’optimiser les coûts et gagner en flexibilité). Cette tendance s’est manifestée avec des modèles très variés, se positionnant sur le stockage, la préparation et l’envoi de colis, les trajets interurbains ou internationaux,ou la livraison urbaine. L’offre de services est abondante mais instable. Les livraisons instantanées questionnent aussi : gestion du trafic, sécurité routière, conditions de travail et de rémunération des coursiers.
La logistique doit aussi innover pour répondre à l'évolution de la distribution
De l’e-commerce à l’omnicanal : Si l’e-commerce continue de croître, les projections prévoient un futur de plus en plus omnicanal, c’est-à-dire un parcours client « sans-couture » où la récolte d’informations, l’acte d’achat, le retour et le service après-vente se font de manière indifférenciée entre les canaux (magasin physique, borne connectée, via internet, sur mobile, via réseaux sociaux, ou via des objets connectés).


En termes logistiques, cela veut dire :

Anticiper la demande jusqu'à automatiser la commande ?
Les algorithmes développés à partir du Big Data (exploitation des données massives) permettent aujourd’hui de cibler les publicités proposées aux internautes. Potentiellement, demain, ils serviront de commencer à préparer, voire expédier les marchandises avant que celles-ci ne soient encore commandées par les clients.L’internet des objets (IoT, collecte et échange de données entre objets connectés) ouvre aussi de nouveaux champs à la commande simplifiée ou automatisée, sans intervention humaine.